Not what I expected - Aaron

You come in my life like a car crash

Camille regarda l'horloge accroché au dessus du comptoir alors qu'elle venait à peine de poser le pied dans le bar. Il n'était que deux heures de l'après midi, par chance ,elle avait encore le temps avant d'aller chercher Mae à l'école. Le bar était presque vide, mise à part quelques couples qui se regardait amoureusement et des amis qui riaient à gorge déployés. Elle serait tranquille pour travailler un peu sur son dessert qu'elle voulait présenter à son patron la semaine prochaine.

Camille n'aimait pas se tourner les pouces, si bien qu'elle tentait une fois par semaine, de trouver de nouveau gâteaux pour satisfaire les clients de la pâtisserie où elle travaillais. C'était toujours un véritable plaisir pour sa fille, de pouvoir goûter en avant première, aux créations sucrées de sa mère, mais aussi pour son patron qui voyait toujours ses idées d'un bon oeil. Seulement, elle se sentait au pied du mur en ce moment. La saison des fraises étaient arrivés mais elle ne trouvait pas d'alternative à l'habituelle tarte aux fraises. Oh, elle trouverait, c'était certain, parce qu'elle n'abandonnait jamais ses idées.

Elle se posa alors à une table après avoir commander un café long, prit son carnet à croquis où elle avait déjà gribouiller quelques dessins à partir de fraises et poussa un soupire. Elle venait souvent ici, si bien que les serveurs et serveuses lui souriaient toujours quand elle croisait leurs regards. Ca lui réchauffait le coeur, elle avait trouver un véritable petit cocon ici et elle s'y sentait bien, même s'il ne fallait pas rester dans le bar après dix-neuf heures. C'était à cette heure-ci que les jeunes et plus âgés venaient pour boire des verres de vins ~~- ou plutôt la bouteille -~~ et faire de concours de shot. Ce n'était plus de son âge, el vérité, cela ne l'avait jamais été.

Son café fumant dans sa soucoupe amené à sa table, elle commença à griffonner frénétiquement sur sa feuille avant de casser sa mine en entendant une voix. Cette voix. Celle qu'elle n'avait pas entendu depuis près de cinq années. Elle n'avait pas écouter la petite clochette qui avait tintinnabulée, signe que quelqu'un entrait dans le bar, elle n'avait pas n on plus entendu les bruits de pas aller vers le comptoir ni sa toux, ni la serveuse l'appeler par son nom de famille. Par contre, sa voix lui était parvenu aux oreilles et elle avait cru que son monde se détruisait d'un coup.

Nous étions jeudi. Il était pas encore quatre heures. Il ne venait jamais les jeudis. Cela n'avait jamais été dans ses habitudes, c'était bien pour cela qu'elle venait ce jour de la semaine et à cette heure en particulier. Pendant cinq ans, elle avait réussit à l'éviter et voilà que ses efforts volaient en éclats.

Elle se ratatina sur son siège, comme si cela pouvait changer quelque chose au fait qu'il l'a verrait ou n on. Puis, elle se cacha le visage avec son carnet de croquis. Par chance, il ne ferait pas attention à elle et il partirait à l'opposé de sa table. Ni vu, ni connu.

Mais, connaissez-vous la maladresse de Camille ? Camille, c'est le genre de fille qui va vouloir bien faire les choses mais qui va les empirer. Comme à cet instant précis. Un coup rapide et maladroit sur sa tasse à café et voilà la soucoupe à terre et toute la caféine répandue sur le sol. Si elle le pouvait, elle lâcherait un juron mais n on. Elle espérait encore qu'il n'est rien entendu qu'Aaron parte de son champ de vision pour, enfin, reprendre une journée banale.

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☆ ★ ☆

La sonnerie du réveil vient titiller les oreilles d'Aaron qui s'empresse de taper la paume de sa main dessus pour le faire taire. C'est sans motivation qu'il ouvre les yeux. Son regard se perd un peu sur le plafond de sa chambre avant de se décider à sortir du lit. Le boulot d'aujourd'hui, aller faire quelques travaux de jardinerie dans un quartier huppé de la ville. Ce n'est pas du tout ce qu'il avait en tête une fois l'armée terminé mais il faut bien payer les factures. Ce n'est pas avec sa maigre pension de vétéran qu'il pourrait dire de le faire. Comment peut-on être si peu remercier d'avoir tout donner au combat, d'avoir mis sa vie péril et dans son cas d'avoir tout perdu ?! Il le savait pourtant en s'engageant vu que son paternel faisait ce métier et que sa pauvre mère a du bosser comme une archarnée pour leur offrir une vie décente. Sa douche prise et son café avalé, il se met en route pour la première maison. La journée se passe bien dans l'ensemble, les cllients ne sont pas trop chiants sauf la dernière maison où la mère de famille l'a collée au cul pour vérifier tout ce qu'il faisait. Madame avait peur qu'il abîme ses fleurs, ces foutues fleurs qu'elle n'a même pas planté elle-même.

Ayant rejoint sa voiture, il regarde les quelques dollars gagnés et soupire largement. Il faut vraiment qu'il pense à se trouver quelque chose de stable et arrêter de faire des petits boulots mais il n'a pas envie Aaron, il n'a pas de plan de carrière, rien du tout. Retourner en cours, c'est hors de question. Rien que d'y penser, une grimace se forme sur son visage. Il secoue la tête chassant ces pensées et se dirige vers le bar où il l'habtidue de flâner en soirée. Ses pieds passent à peine la porte que la serveuse lui offre un grand sourire. « Anderson, t'es là tôt aujourd'hui » Il lui sourit en guise de réponse et s'approche du bar sans faire attention aux clients déjà présents. « Le boulot s'est terminé plus tôt que prévu » En temps normal, il va dans une école faire l'entretien mais vu que les cours sont terminés, il ne reprendra pas avant la rentrée. « Mets moi une bière stp » Demande-t-il simplement. Cette boisson lui servira également de repas vu qu'il n'a encore rien avalé de la journée. On dit bien qu'une bière équivaut à une tartine non ?! Peu importe, il n'a pas faim de toute façon ou plutôt l'appétit n'est pas présent. La serveuse pose sa boisson sur le comptoir et part s'occuper d'un autre client. Il attrape celle-ci et en boit une bonne gorgée. Alors qu'il dépose le houblon sur le bois du bar, le bruit de la porcelaine sur le sol vient le perturber. Comme toutes les personnes présentes, il se tourne pour voir d'où cela vient. D'un coup, son palpitant manque un battement. Il cligne plusieurs fois des yeux pour être certain qu'il n'est pas occupé d'halluciner. « Camille » Arrive-t-il à prononcer alors qu'il a du mal à déglutir. Depuis le divorce, il ne l'a pas revu. En réalité, il ne l'a pas revu depuis son dernier départ, elle avait déjà quitté la maison à son retour et la seule chose qu'elle lui avait laissé étaient les papiers du divorce. Faut qu'il se reprenne Aaron. Hors de question qu'elle voit qu'il ne va pas bien. Ce n'est plus son problème et il ne veut certainement pas attirer une certaine pitié dans son regard. « Je ne pensais pas te revoir un jour » Lance-t-il d'un ton assez sec. Qu'elle ait voulu divorcer, il le conçoit totalement mais qu'elle l'ait éviter pendant près de cinq années, il ne l'a pas jamais digéré. Il aurait au moins voulu avoir une discussion avec elle, rien de plus, rien de moins. Peut-être que ce moment est enfin arrivé ...

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Son plan avant si bien fonctionné durant cinq années, Camille avait réussit à éviter Aaron alors même qu'elle allait dans les mêmes endroits que lui. Finalement,la ville n'était pas aussi grande qu'elle aurait voulu et voilà qu'elle se retrouvait là, a croiser son regard, le myocarde battant a tout rompe. Elle avait souvent imaginer ses retrouvailles avec Aaron, elle espérait, au fond, le voir un jour, sans qu'il en soit ainsi pour lui. Source d'une histoire jamais vraiment terminée et d'un amour difficilement oubliable.

Soyons franche, Jamais elle ne s'était dit qu'elle le verrait ici, elle avait trop confiance en son plan de l'éviter en suivant son emploi du temps. Les années étaient passées et elle avait cru le connaître encore. En le voyant en face d'elle, ce n'était finalement pas le cas. Il avait changer ses plans et elle comprenait douloureusement que peu a peu, ce n'était plus le Aaron qu'elle avait connu. Pourtant, physiquement, il était encore bien reconnaissable avec cette barbe qui lui chatouillait la joue quand il venait l'enlacer, ses mains qui la faisait frissonner et son regard....

Elle fut prit de surprise. Son regard. Il avait changé. Il n'y avait plus cette petite étincelle qui le rendait taquin. Elle se pinça les lèvres. Que lui était-il arriver durant toutes ses années? Cela ne pouvait pas être de sa faute, il y avait eu tant de temps depuis leur histoire, cela devait être autre chose. Elle se confortait dans cette idée. Sa voix arriva vers elle telle une caresse qui l'englobait dans une nostalgie qu'elle seule pouvait connaître.

salut Aaron

Avait elle alors dit avant de se pincer les lèvres. Elle ramassa la soucoupe qui était au sol et reposa les morceaux sur la table. Elle n'osait pas bougé, de peur de le faire partir tel un oiseau prenant peur.

la vie est pleine de surprise....

Ou plutôt IL était plein de surprise. Si tout se serait bien passé, jamais ils ne se seraient croisés. Elle n'osait pas lui parler, ou plutôt,elle ne savait pas quoi dire. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, elle était sous le porche de la maison,lui adresse un dernier salut avant qu'il ne parte en opération.

Elle donna la soucoupe cassée a la serveuse avant de se confondre en excuses.

- Oh ce n'est rien, jeudi prochain, vous n'aurez qu'à prendre deux cafés au lieux d'un. déclara l'employée.

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☆ ★ ☆

Se retrouver face à face avec Camille, il ne l'avait pas du tout prévu. Des années, sans qu'il la voit alors qu'il a tenté. Il ne compte plus le nombres de messages qu'il lui a écrit et le nombre d'appels auxquels elle n'a jamais répondu. Le divorce, il n'en voulait pas Aaron. Elle était la femme de sa vie et pourtant, elle est partie pendant son absence. Un réel coup dur pour le brun. Alors non, la revoir n'est pas simple. Il ne peut s'empêcher de la détailler du regard et de remarquer qu'elle est toujours aussi belle, les années ne l'ont pas touchées. De son côté, il ne peut pas en dire autant. Quoique ce n'est pas tellement l'âge mais le vécu qu'il a eu qui l'ont rendu comme ça. salut Aaron Qu'elle lui dit presque normalement alors qu'il a du mal à articuler correctement. Néanmoins, il se reprend vite en disant qu'il ne pensait pas la revoir un jour. Il s'est fait une raison le brun. De toute façon, c'est ce qu'elle voulait non. la vie est pleine de surprise.... Pas que des bonnes qu'il aurait envie de répondre mais il se retient et met sa colère de côté. Se montrer en public n'est pas son genre. Seul un soupir vient briser la barrière de ses lèvres alors qu'il se baisse pour l'aider à ramasser les morceaux de porcelaine. Il n'écoute même pas la réponse de la serveuse quant aux dégâts et plonge son regard dans les yeux de Camille. « Cinq ans Camille ... Pourquoi tu n'as jamais répondu. Je ne t'aurais pas mangé » Finit-il par dire près de son oreille pour qu'elle seule puisse l'entendre avant de se relever et de prendre sa bière entre ses mains. Il a besoin de boire un coup pour rester de marbre, pour ne rien montrer. Camille n'a plus le luxe de savoir ce qu'il se passe dans sa vie ou encore dans sa tête. Pourtant, elle a été la seule à avoir ce privilège pendant des années. Personne n'a pris sa place entre temps. Il a bien eu des petites histoires mais rien de sérieux. Qui voudrait d'un homme sans cesse parti comme elle lui a fait comprendre ? Et actuellement qui voudrait d'un homme cassé dans tous les sens du terme. Non, il vaut mieux pour lui qu'il reste seul. De toute façon, l'envie n'est pas présente. Il n'a envie de rien alors aimer, encore moins.

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L'amour de Camille pour Aaron était resté bien après la demande de divorce, bien après son adultère et bien après la naissance de Mae. Une histoire est beaucoup plus difficile à oublier quand on part sans avoir une réelle fin. Si, au départ, elle était partie en remettant toute la faute sur Aaron, au fil des années, la culpabilité à pointé le bout de son nez. Il y avait des jours où elle ne regrettait rien de ce qu'elle avait fait, et puis, le lendemain, elle pouvait se coller des insomnies juste en remettant en question sa fuite. Oui. On pouvait bien employer ce mot puisqu'elle avait plié bagages lors de son absence. Elle avait même fuguée son mariage puis qu'elle était restée muette face à la détresse d'Aaron et ses messages. Et ses appels n'était que trop douloureux pour elle.

Elle avait hésité, dieu seul sait combien de fois elle avait prit le téléphone dans les mains et poser son pouce sur le bouton vert. Mais la lâcheté reprenait le dessus et elle laissait le répondeur faire son travail. Elle ne voulait pas écouter ce qu'il laissait, trop peur de retomber dans les filets de l'amour juste en entendant sa voix. Elle voulait l'oublier et tenter de refaire sa vie avec quelqu'un d'autre. Chose qu'elle n'avait jamais vraiment réussit à faire puisque cinq années étaient passées et elle était toujours au même point qu'au départ, sauf qu'il y avait Mae à présent, et elle lui prenait pas mal de temps.

Est qu'il aurait eu ce même visage fermé s'ils étaient restés ensembles ? En le voyant en face d'elle, la barbe de trois jours et les yeux aussi perdus, elle se posait la question de savoir ce qu'il en serait d'eux si elle était restait. Voilà pourquoi elle ne voulait pas le revoir...Parce qu'elle imaginait, Camille, sa vie avec lui, malgré les années de séparation. Elle avait essayer d'être détaché, de ne pas montrer à quel point elle était troublée de le voir ici, au final, elle passait sans doute pour quelqu'un qui n'avait pas de coeur. C'était peut-être mieux ainsi? Histoire qu'il ne croit pas qu'elle l'ait attendu durant toutes ses années.

Plus les minutes passaient et plus Camille sentait la confrontation lui arrive comme une gifle en plein visage. Et puis il lui avait demander des explications. Cette fois-ci, elle ne pouvait pas fuir son regard. Elle aurait voulu disparaître, se cacher dans un trou de souris. Mais l'heure était à la discussion. Elle lui fit mine de s'asseoir en face d'elle alors que la serveuse lui rapportait un nouveau café.

-Je pensais que cela serait plus simple de disparaître...

C'était un peu faux ce qu'elle disait, elle avait toujours été là, dans l'ombre d'Aaron sans qu'il ne s'en aperçoive.

-Enfin...De ne plus donner de nouvelles. Plus simple pour refaire ta vie, la mienne aussi. Comme si cette histoire était terminée et qu'on prenait un nouveau livre en laissant le notre dans une bibliothèque, prêt à prendre la poussière.

Pour lui, c'était plus simple tandis que Camille voyait tous les jours son passé lui revenir en pleine face avec Mae. Mae et ses yeux qui lui faisait rappeler Aaron même si sa paternité était encore à démontrer.

-Et puis j'ai eu beaucoup de chose à gérer...Non. En fait, autant dire les choses. J'ai été lâche. Je le sais à présent.

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Pour la vie, c'est ce qu'ils s'étaient promis devant l'autel. Des paroles qui n'ont plus aucun sens, des paroles qui n'étaient que penser sur le moment. Si ça n'avait tenu qu'à lui, Aaron n'aurait pas divorcé et Camille le sait pertinemment. Quand elle lui a demandé d'arrêter d'aller au front, elle savait qu'il ne pouvait pas revenir sur sa décision déjà prise et actée auprès de ses supérieurs. Pourtant, ça ne l'a pas empêchée de le quitter pendant son absence. Il se souvient encore de son palpitant qui s'est émietté en entrant chez eux trouvant la maison vide. Le coup de poignard a été les papiers du divorce posés sur la table de la salle à manger, sans même un petit mot. Ce jour-là, quelque chose s'est brisé en Aaron. Il n'avait encore jamais eu aussi mal. Alors, c'est naturellement qu'après avoir signé, il est reparti au front encore et encore jusqu'à ce que ça s'arrête pour lui. Des souvenirs qu'ils ne veut pas remuer et pourtant voir Camille devant lui fait en sorte que tout lui revient en mémoire. Il ne peut pas rester sans rien dire. Il ne peut pas faire semblant de rien alors il attaque les hostilités ent lui posant cette qui lui brûle les lèvres depuis cinq longues années. Pourquoi ? « Plus simple pour toi tu veux dire ? » Il est froid mais franc car ça n'a été bénéfique que pour elle. Jamais, il ne l'aurait cru égoïste et pourtant ses dires ne peuvent prouver le contraire. « À part que le livre, tu l'as fermée seule sans que je puisse y ajouter une note » Lui reproche-t-il à juste titre. Il n'a même pas pu s'excuser. En partant, il n'a cessé de penser à ses mots et il aurait été prêt à se ranger, à ce que cette mission soit la dernière. Si seulement elle lui avait le temps ... « Ce n'est pas toi d'être lâche Camille. Alors je t'en prie, dis moi la vérité. Il y avait quelqu'un d'autre ? Une personne plus présente que je n'ai pu l'être à l'époque. » Pendant longtemps, il a pensé à cette possibilité. C'était le plus logique pour lui car Camille ne lui aurait pas fait ça, elle n'aurait pas instauré un silence radio sans raisons. Non pas Sa Camille. À part qu'elle n'était sûrement déjà plus Sa Camille sans qu'il s'en aperçoive, sans qu'il ne voit le feu entre eux s'éteindre.

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Camille ne pouvait pas dire qu'elle ne croyait plus au mariage. Désillusionnée par son mariage avec Aaron, elle n'a plus cru en l'amour en tant, et puis, la foi est revenue. Non pas qu'elle soit tombée amoureuse, bien au contraire, mais de nature rêveuse et amoureuse, ce sentiment est innée chez elle. Certains sont doué pour la peinture ou la sculpture, Camille, elle, était douée pour aimer.

Du moins, elle le pensait avant de faire voler en éclat son mariage. Parfois, la vie était faite de mauvaises décisions, au fond, Camille savait qu'elle avait fait de mauvais choix en trompant Aaron et en le quittant durant sa mission. Pourtant, ces choix lui avaient tout de même permis de vivre avec la personne qui comptait le plus pour elle: Sa fille.

Elle se demandait souvent si, en allant dans le passé, elle referait les mêmes erreurs. Parfois, elle se disait que oui, puisqu'elle ne savait pas qui était le père de Mae. Elle aurait beaucoup trop peur de la perdre. Et puis parfois, elle aurait voulu tout effacé. Où en seraient-ils à présent, si elle était restée sagement sur le canapé à l'attendre ? Auraient-ils des enfants ? Auraient-ils emménagés dans une grande maison à la campagne ? En voyant Aaron aujourd'hui, elle se rendait compte d'une chose : Elle regrettait tout.

La voix de son ex-mari est plus franche, plus froid aussi. Plus facile, c'est vite dit mais elle ne pouvait pas lui dire à quel point elle avait galéré en étant enceinte. Elle avait dormis chez ses parents pendant des mois avant de trouver un appartement, elle avait eu des nuits d'insomnie, pleurant sur son oreiller et regrettant ses actes. Elle était passer plusieurs fois devant la maison et puis, quand Mae est venue au monde, elle avait tout arrêter. Tentant de fonder une vie meilleure pour sa fille, loin des fantômes du passé.

La discussion, ils l'avaient quatre ans trop tard. Elle aurait pourtant pu s'y préparé, elle l'avait imaginé mainte et mainte fois, pourtant, son coeur battait à tout rompe dans sa poitrine et elle tentait de cacher les tremblements d'angoisse que ses mains pouvaient traduire. Elle ouvrit les yeux en grand quand il lui demanda s'il y avait eu un autre homme dans sa vie pour qu'elle parte. Elle se pinça les lèvres. Il y en avait eu un seul, une fois mais elle n'avait pas été amoureuse. Il n'avait pas été Aaron.

-Une fois. C'est arrivé juste une fois...C'est pour cela que je suis partie. C'est pour cela que tu as trouvé les papiers du divorce sur la table en rentrant de mission. Je t'avais juré fidélité et je n'ai pas tenue ma promesse parce que je me suis sentie abandonnée. Je ne voulais pas que tu vives avec une femme qui t'avais trompée parce que tu ne le méritais pas.

Voilà cinq années qu'elle avait garder cela pour elle et, même si cela pouvait faire mal à Aaron, Camille sentit un énorme poids se détaché d'elle. Elle poussa un soupire alors que ses yeux étaient humides.

- Mais saches que je t'aimais encore quand je suis partie.

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☆ ★ ☆

On pourrait croire qu'Aaron a refait sa vie vu que le divorce date de 5 ans et pourtant, il n'en est rien du tout. Il s'est mis à fond dans le boulot, acceptant toutes les missions possibles. Avec le départ de Camille, il n'y a que là qu'il se sentait vivant. Quand Camille est partie, elle a pris une part de lui avec elle creusant un grand néant dans son coeur que personne n'a su combler. Certes, il a eu des aventures mais rien qui vaut la peine d'être évoqué. Ces filles n'ont même pas franchi le cap de sa porte d'entrée, il s'arrangeait toujours pour aller chez elles pour que rien de son intimité ne soit dévoiler. Du moins, ça, c'était avant sa dernière mission qui l'a mise à terre de différentes façon. Aaon n'est plus que l'ombre de lui-même survivant à la place de vivre. Ce n'est pas dans ses conditions qu'il espérait revoir Camille un jour. D'ailleurs, il avait mis une croix sur le fait de la revoir alors quand son regard a croisé le sien dans ce café, il n'a pas su de suite comment réagir. La seule chose dont il était certain est qu'il voulait des explications. Camille parle de simplicité ce qui l'agace car rien n'a été simple de son point de vue. Aaron prend son courage à deux mains et pose enfin la question qui lui démange les lèvres depuis tant d'années quant à savoir si elle a quelqu'un d'autre dans sa vie. La réponse de son ex-femme lui glace le sang. Son palpitant bat à tout rompre. Il n'arrive pas à croire que ses suspicions étaient réelles. D'un coup, il aurait préféré ne pas savoir. Un long soupir sort d'entre ses lèvres alors qu'une main se glisse dans ses cheveux. « Peut-être que si tu m'avais parlé, j'aurais pu te pardonner » Dit-il d'une voix cassée et triste. En réalité, il ne sait pas s'il aurait pu passer outre mais il aurait au moins, pu essayer. « Tu ne m'as laissé aucune chance Camille » Ajoute-t-il pour achever sa bière et en demander une autre. « Si tu m'aimais encore à ce moment-là, tu ne m'aurais pas fait ça « Dit-il d'un ton plus froid. « Quand on aime, on est franc et pas lâche comme tu l'as dit l'être toi-même » Aaron sait que ses paroles sont durs mais il ne peut pas faire autrement alors qu'elle ose parler d'amour. « Moi je t'aimais Camille. Tu ne peux pas t'imaginer à quel point. Quand tu es partie, j'ai cru que j'allais sombrer » Ce qu'il a fait en soi mais il ne l'admettra pas. « Alors non, tu ne m'aimais pas » Il n'en démord pas la colère prenant le dessus alors qu'il déteste ça. Seulement, Aaron est un humain et réagit comme tel. « Et quoi, tu files le parfait amour avec lui maintenant, c'est ça ? T'as la parfaite petite famille que je n'ai pas pu t'offrir ? Rectification que tu ne m'as pas laissé le temps de t'offrir ? »

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Quoi que pouvait croire Aaron, aucun autres hommes n'avaient compter autant que lui. Voilà cinq années que la jeune femme tentait de l'oublier dans le lit de quelques hommes mais ils n'étaient pas son ex-mari, personne ne lui arrivait à la cheville. Même encore maintenant, Camille ne s'autorisait pas à aimer de nouveau. Au fond, elle avait peur de tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. L'amour fait mal et il est long de guérir d'une rupture. Camille n'était pas totalement sobre de se mariage mais elle avançait, parce qu'il le fallait, pour Mae.

Aaron semblait si triste, il avait perdu tout ce qui brillait en lui. Cet aura qu'elle avait tant aimé, s'était échappée et ce sourire qui l'a faisait craqué était au abonné absent. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, surtout en comprenant qu'elle lui avait fait un mal fou. Mais, ce qu'il ne comprenait pas, c'était qu'elle aussi avait souffert. Elle aussi avait dû se résigner à vivre sans lui. Et tous les jours, elle avait l'impression que son ombre était avec elle en regardant Mae. Se demandant s'il en était le père ou non.

Elle savait que ses explications seraient bancales, surtout en enlevant sa grossesse de l'équation mais, elle ne se sentait pas prête à le lui dire. Comment pouvait-elle le mettre encore plus bas que terre en lui annonçant qu'elle n'était pas sûre de sa paternité ? Cela serait un coup beaucoup trop violent, lui qui semblait déjà bien trop amoché par le temps.

Elle veut l'épargner, c'est certain, mais ses paroles partent plus vite qu'elle ne l'aurait voulu et elle lui annonce cette infidélité. Ce qui à le don d'attisé les braises d'une dispute beaucoup trop longtemps évitée. Les mots d'Aaron son durs mais elle méritait ce ton glacial. Non. Il ne fallait pas qu'il apprenne l'existence de Mae.

-Je t'ai mis en garde beaucoup de fois mais tu n'as jamais rien vu...Tu ne voyais que ton travail, ces missions qui s'enchainaient...J'étais fatiguée de t'attendre, fatigué d'avoir peur de voir un de tes collègues arrivés en m'indiquant que tu étais mort. Psychologiquement, c'était insoutenable. Mais ça l'a été encore plus quand j'ai fais l'erreur d'aller voir ailleurs.

La voix de son ex-mari devient plus dure et le ton monte. Quoiqu'il puisse dire, elle l'aimait, peut-être même qu'elle l'aime toujours. Oui, cela ne pouvait en être autrement. Mais il lui lance des phrases qui sont comme des poignards qui lui arrivent en plein coeur. Et, enfin, il lui demande si elle a cette famille qu'elle voulait tant fondé avec lui. Si elle avait toujours le même homme dans son lit, le matin, en se réveillant.

Ses yeux sont humides et regarde l'horloge du bar et se lève. Elle doit y aller, sinon, Mae serait toute seule à la sortie de l'école. Elle pose son sac sur son épaule après avoir tout rangé.

- Je n'ai personne Aaron, parce que tu ne comprend pas qu'en partant, je me suis punis toi mais aussi moi. Personne d'autre m'a fait ressentir ce que toi, tu faisais quand tu me touchais en m'embrassait ou même souriait. Depuis cinq ans, je suis seule avec mes remords et c'est bien fait pour moi. Sur ce, je vais être en retard, on m'attend.

Elle passa alors près de lui et prit une grande inspiration.

-Je suis désolé pour ce que je t'ai fais subir. Saches que j'ai toujours habité à Chicago, je viens ici tous les jeudis et ce depuis notre séparation. J'ai cherché à disparaître de ta vie parce que je pensais que cela serait plus simple pour tous les deux. Cela m'a fait mal de te voir aujourd'hui, mais bon à la fois, parce qu'au moins, je sais que tu n'es pas mort en mission.

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La colère monte en moi, je le sens et je n'arrive pas à la contrôler. Sûrement car elle est en moi depuis bien trop longtemps. Cette conversation aurait du avoir lieu depuis des lustres et certainement pas dans ce café. Je sais que mes paroles sont durs, froides, sèches mais je n'arrive pas à être autrement. Pourtant, je ne pense pas tout ce que je dis, c'est mon coeur meurtri qui parle. Je n'ai jamais oublié Camille et je ne pense pas que j'en serais capable un jour. Elle a été mon premier amour, la seule qui a pris une place aussi importante. Mes amis me disent que je dois aller de l'avant depuis le divorce mais ils ne sont pas à ma place, ils ne savent pas ce que je ressens. Quand elle vient me foutre en pleine figure qu'elle m'a prévenue, mon sang ne fait qu'un tour. « Tu connaissais ma profession avant de m'épouser. Si cela ne te plaisait pas il ne te fallait pas me faire tomber amoureux, tu aurais du partir dés le jour où tu m'as rencontré. » Merde ! Elle le savait, je n'ai jamais menti là dessus. Pourquoi m'avoir accepté comme j'étais pour après me le reprocher. « Et si tu avais attendu une dernière fois, j'aurais renoncé aux missions pour toi, pour nous. Je voulais ... Peu importe » Que je Lance en balayant ce que j'allais dire du revers de la main. À quoi bon lui dire maintenant que j aurais rêvé d'une famille avec elle alors qu'elle l'a sûrement déjà avec un autre. D'ailleurs, je m'empresse de lui en faire la remarque toujours autant sur la défensive, la colère ne descendant pas. C'est même le contraire, elle augmente. Les mots qu'elle prononce me pique le coeur et me font encore plus mal. Elle dit m'aimer et surtout elle ressasse le passé ce qui me tort de douleur. « Tais-toi » Je chuchote presque sentant ma gorge se serrer et refusant clairement de craquer devant elle. « Tu as donc tout fait pour m'éviter et tu as largement réussi pendant 5 ans ... J'ai tellement souhaité de te revoir, j'ai prié tous les soirs mais à force je m'étais fait une raison Camille. Alors sache que ce n'est pas plus simple pour moi de te revoir cet après-midi. » J'achève ma bière et pose les quelques dollars sur le comptoir. « Ne t'en fais pas, continue ta vie. Je ne viendrais plus ici quand tu y es, je ne voudrais pas te déranger » J'accentue mes dires en faisant des guillemets avec mes mains. Je ne dis rien de plus et sort du bar en claquant la porte. J'ai besoin d'air, de marcher, de fuir ... Car oui aujourd'hui, c'est mon tour de fuir.

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