Dog's Day (Charlotte)

Pas de boulot aujourd'hui ce qui ennuie assez Aaron. Il n'aime pas les journées à ne rien faire. Quand il reste chez lui soit il est en mode déprime soit il se plonge dans un jeu vidéo et ne donne aucun signe de vie. La dernière fois, sa soeur a du lui téléphoné une vingtaine de fois avant qu'il ne daigne lâcher la manette. Autant dire que celle-ci lui a hurlé dessus quand elle a entendu son excuse. Il ne peut pas la blâmer vu son état et l'inquiètude qu'elle a le concernant. Pourtant, il n'arrête pas de lui dire que tout va bien ... Elle le connaît trop bien que pour le croire malheureusement pour lui. Le regard posé devant la fenêtre, il observe les quelques personnes passant dans sa rue quand son chien vient près de lui et quémande une caresse qu'il lui donne gracieusement. Son visage se tourne alors vers l'animal. « Tu veux aller promener ? » De suite Socks se met à aboyer et sauter partout dans l'appartement ce qui fait sourire le brun. Il attrape alors la laisse du chien et lui met pour ensuite prendre ses clés qu'il fourre dans sa poche ainsi que son portable.

La porte claquée, il se rend en direction de Lincoln Park, un de seuls parcs de la ville qui a une ère pour les chiens clôturé. Aaron aime bien l'idée de pouvoir lâcher son chien et le voir courir à son aise à défaut d'avoir une maison avec jardin. Il ne met qu'une grosse demi-heure avant d'arriver. «  Allez sois sage » lance-t-il à son ami à quatre pattes tout en lui enlevant la laisse et lui lançant ensuite sa balle préférée qu'il va sûrement lui ramener en deux temps trois mouvements. Pendant ce temps, il se pose contre une barrère et sort un tube cylindrique de sa poche qu'il pose entre ses lèvres. La première bouffée prise, il recrache la fumée vers le ciel qui est assez nuageux aujourd'hui. Mais alors qu'il pensait passer un moment tranquille, ses yeux se posent sur le canidé occupé d'aboyer sur un autre chien, ce qui n'est pas son habitude. Un soupir plus tard, il marche vers Socks se demandant ce qu'il peut bien lui prendre. Il l'a bien éduqué pourtant et il n'a jamais eu de soucis avec lui. « Et alors, qu'est ce que tu as ? » Demande-t-il à son chien lui parlant comme à un humain. Aaron a toujours considéré les animaux au même titre que les humains, si pas plus à certains moments. C'est là qu'il voit que l'autre chien tient dans sa gueule la balle de son chien. «  Donne la balle «  Tente-t-il auprès de l'autre chien mais sans succès. Sa main glisse dans ses cheveux alors qu'il cherche une solution. Une jeune femme arrive vers eux et il se dit qu'elle doit être la maîtresse de ce petit chenapan. Il se relève s'aidant de ses mains appuyées sur ses genoux et pose son regard sur la blonde. «  Désolé de cette petite contrariété mais il semblerait que votre chien ait volé la balle du mien et il n'est pas très prêteur de ce côté «  Dit-il sur un ton légèrement amusé par la situation.

Depuis qu'il a Socks, c'est-à-dire un peu moins d'un an, il n'a jamais eu de soucis avec et ça malgré qu' il soit encore fort jeune et donc fougueux. Aaron a veillé a bien l'éduquer dés le départ et lui donner tout l'amour qu'il pouvait. D'ailleurs, c'est souvent pour son canidé qu'il se lève le matin quand il ne bosse pas autrement il resterait au lit à ruminer mais sans dormir vu dés qu'il ferme les yeux, les cauchemars arrivent. Alors oui, il est étonné quand il voit celui-ci aboyer contre un autre chien et s'approche pour voir ce qu'il se passe. Sa balle est dans la gueule d'un autre chien et malgré ses tentatives, il n'arrive pas à lui faire lâcher. Heureusement que la maîtresse de celui-ci arrive assez vite. De suite, Aaron se relève et vient lui expliquer la situation qui est assez cocasse. "Bah! Tessa! Comme si t'en avais pas à la maison! Viens ici. Donne."  Un léger sourire se pose sur les lèvres de l'homme qui connaît bien cela vu que Socks a un nombre incroyable de jouets à son actif également.  "Je suis désolée, je crois qu'elle fait une collection... Il y en a une tonne dans son panier et je ne lui en ai pas acheté la moitié. C'est bien le seul défaut qu'elle a." Aaron récupère la balle et la tend à son chien qui sautille partout pour la récupérer. «  Ne vous en faites pas, cela m'a plutôt fait rire de les voir se chamailler pour une balle. » Dit-il sur un ton léger. « Alors comme ça tu es une petite voleuse de balle » Lance le brun en flattant le chien d'une caresse pour ensuite reporter son attention sur la jeune femme devant lui. Il n'a plus l'habitude des contacts sociaux. Les seuls qui sont présents dans sa vie sont ses amis d'avant et sa soeur. Il pourrait dire le boulot mais à part saluer ses employeurs et se parler quand il le faut, il ne dit rien donc ça ne compte pas vraiment. Aaron n'était pas comme ça, il était un tout autre homme. L'armée ou plutôt son dernier voyage au front l'a totalement changé au plus grand damn de ses proches. "Il est magnifique. Comment est-ce qu'il s'appelle?" Heureusement que la demoiselle en face a fait l'effort de parler où ils seraient tous les deux occupés de se regarder dans le blanc des yeux comme des idiots. «  Merci beaucoup, il s'appelle Socks et la vôtre ? Qui est magnifique aussi au passage » Parler de leurs animaux de compagnie est une façon comme une autre de faire connaissance après tout non ?! Malgré tout, l'ancien militaire prend sur lui et tend sa main à la jeune femme. «  Aaron enchanté «  Souffle-t-il avec un petit sourire en coin. «  Je ne vous ai jamais vu dans le coin, du moins il me semble «  Dit-il s'interrogeant lui-même. Il vient ici assez régulièrement pour que Socks puisse se dégourdir les pattes et il n'a pas l'impression de l'avoir déjà croisée. Cependant, il ne peut en être certain vu qu'il ne fait pas spécialement aux personnes autour de lui.

S'il n'y avait pas eu ce quiproquos avec les chiens, il est certain qu'Aaron ne serait pas occupé de discuter avec cette charmante demoiselle. Bien qu'il la pense très jolie, Aaron n'a pas d'idée derrière la tête lorsqu'il lui propose d'aller boire un café. Il se dit juste que pour une fois qu'il tombe sur une personne lui ressemblant un minimum que c'est là une occasion de se sociabiliser un peu. Il n'était pas comme ça avant, il était même tout le contraire mais ce qu'il a vécu l'a changé du tout au tout. C'est avec un sourire qu'il répond quand elle accepte de le suivre. Le chemin se fait quasi dans le silence, preuve qu'ils ne sont pas à l'aise avec l'être humain en général. Heureusement, Charlotte rompt le silence en entendant son chien aboyer envers la balle de Socks vers qui il tourne le regard. Son chien tient jalousement sa balle dans la gueule ce qui lui fait rouler les yeux. «  Et bah Socks t'a peur de la perdre » Dit-il tentant de la prendre à son chien mais celui-ci court devant avec son précieux. Aaron rit un peu et tourne alors le regard vers la demoiselle qui vient lui poser une question. Il l'écoute avec attention. « Je l'ai adopté dans un refuge également. Je me sentais seul et un chien était parfait pour moi. Dés que je l'ai vu, j'ai craqué. Il était le seul de sa portée à ne pas avoir été adopté, tout ça car il était plus chétif que les autres. » Soupire Aaron alors que maintenant c'est un chien vif, plein de vie et loin d'être plus maigre ou plutôt que les autres. «  Je ne comprends pas plus les personnes capables de faire ce genre de choses. Il pourrait m'arriver n'importe quoi que je n'abandonnerais pas mon chien, j'y tiens bien trop. Ces personnes mériteraient qu'on leur fasse vivre la même chose » Dit-elle avec conviction. Ils arrivent enfin au petit coffee shop ambulant et Aaron commande les deux cafés pour tendre le sien à Charlotte s'installant ensuite sur une des chaises pliantes mis à leur disposition. Il en boit une gorgée pour ensuite poser son gobelet sur la table levant les yeux vers le ciel. «  Je ne sais pas si on sera à l'abri tout l'après-midi » Dit-il simplement reportant son attention sur la blonde. « Vous faites quoi dans la vie si je peux me permettre ? » Demande-t-il s'étonnant lui-même de poser ce genre de question sans devoir se forcer ou réfléchir avant comme si elle arrivait à le mettre à l'aise naturellement et franchement, ça lui fait une réelle bouffée d'oxygène.

Parler de ma rencontre avec Socks est un sujet qui ne me lasse aucunement. Ce chien je l'aime comme mon enfant, à défaut d'en avoir ou de savoir que j'en ai ... Il est celui qui me fait sortir, qui me fait comprendre que la vie peut être belle et surtout que le monde ne serait pas complètement perdu si les humains prenaient un peu exemple sur les animaux. Parler avec Charlotte me fait du bien dans le sens où là, c'est elle qui me montre que tous les hommes ne sont pas perdus. Elle fait partie de ces rares personnes qui sont vrais et ça me réchauffe un peu le coeur bien que je n'en dis rien pour ne pas la gêner ou la faire fuir. De toute façon, ce n'est pas mon genre de dire ce que je ressens et encore moins à une inconnue. Car oui, même si la discussion est fluide, nous sommes encore des inconnus l'un pour l'autre. Je hoche la tête quand elle me parle de Tessa et de son adoption. « Je ne peux que vous comprendre. Les humains ... Il y aurait tant à dire sur eux et pas en bien » Je soupire doucement repensant pendant une fraction de seconde à toutes les horreurs que j'ai pu voir dans ma vie. Heureusement le marchand m’interpelle et cela me permet de chasser ces pensées. Les cafés servis, nous sommes installés à la table. Tessa se pose alors que Socks chasse un papillon venu se poser sur sa truffe. C'est comme ça que je remarque les nuages menaçants qui arrivent. «  Je ne suis pas contre la pluie mais je préférerais que cela n'arrive pas car il y en a un qui n'appréciera pas le bain qui suivra » Je rie légèrement et prends une gorgée de mon café. M'intéressant à la jeune femme, j'ose lui demander son métier. «  C'est la première fois que j'entends ce métier. C'est adorable ce que vous faites. Vos enfants doivent être ravis » Que je lance sans savoir si elle en a bien que sur le moment cela me semble d'une logique imparable. « Je fais des petits boulots, rien de bien passionnant » Je me pince les lèvres une demi-seconde. «  Enfin, je suis vétéran plus exactement » Que je finis par dire bien que je ne suis pas spécialement fier d'avoir défendu mon pays. Car en soi, il n'y a pas de fierté à avoir pris des vies pour des raisons qui, à l'heure actuelle, me paraissent si futiles pour certaines missions. « Vous avez toujours vécu à Chicago ? » que je demande continuant sur ma lancée et profitant de ce moment si rare où j'arrive à sociabiliser avec une personne ne faisant pas partie de mon cercle d'antan.