Everyone needs help - Mattéo

Cela faisait depuis hier que j’étais au plus mal. La raison ? Ces fichues migraines qui régulièrement m’empêchaient tous simplement de vivre une journée normale. J’étais migraineuse depuis toute petite et malheureusement je n’avais encore pas trouvé le traitement miracle. La migraine avait commencé hier en fin de journée. Et depuis je sentais la pulsation de cette dernière frappé sans répit dans ma tête. J’avais du mal à supporter le moindre bruit ainsi que la lumière trop intense. Le peu que j’avais mangé, je n’avais pas réussi à le garder tant les nausées avaient été fortes également. Quant à la nuit, elle fut très courte, comment dormir quand vous avez la sensation qu’une personne joue du tambour dans votre tête non-stop ? On ne peut pas.   Vraiment ces migraines me gâchaient parfois la vie. Et le pire c’est aujourd’hui avec Mattéo nous avions prévu de nous voir. Depuis que le jeune homme était rentré il y a quelques temps, nous nous voyons très régulièrement. Cinéma, promenade, restaurant, nous profitions beaucoup. Malheureusement il m’était impossible de sortir dans cet état-là. C’est donc avec un pincement au cœur que j’avais envoyé un message à Mattéo pour le prévenir que nous ne pourrions pas nous voir. Je lui avais brièvement expliqué la raison et lui avait dit que je pourrai gérer toute seule mon état. Je ne voulais pas qu’il se dérange pour moi.

Il était aux alentours de dix-sept heures. Vêtue d’un short en jean et d’un débardeur noir, j’étais allongée dans mon canapé d’angle convertible, une légère couverture sur moi. J’avais d’ailleurs ouvert de dernier afin de m’y mettre plus à l’aise. La grande pièce à vivre composée de la cuisine ainsi que d’un grand salon était plongée dans la pénombre. Je restais là allongée, fermant de temps à  autre les yeux essayant de trouver le sommeil mais en vain. Plus tôt dans la journée, j’avais pris le dernier cachet du dernier traitement contre la migraine que mon médecin m’avait prescrit. Mais comme les autres fois : il n’y avait pas eu d’effet. J’avais trouvé la force tout à l’heure d’appeler mon médecin lui expliquant la situation. Ce dernier, me connaissant depuis très longtemps, devait me recontacter pour une éventuelle nouvelle prescription pour un nouveau traitement.

Perdue dans mes songes, je fus surprise d’entendre frapper à la porte. Il est clair que je n’attendais personne. Sur le coup j’avais juste envie d’ignorer le fait que quelqu’un était derrière la porte. Mais on ne sait jamais cela pourrait être important, urgent. Je pris donc mon courage à deux mains pour me lever. Un véritable supplice. Rien que le fait de me lever amplifiait la douleur. Et que dire de mes propres pas qui résonnaient dans ma tête ? J’ouvris alors la porte. « Mattéo… » je fronçai légèrement les sourcils. Surprise déjà qu’il soit là en face de moi et aussi parce que le son de ma voix résonnait encore ans ma tête. « Mais qu’est-ce que…» sur le moment j’eu comme un doute, lui avais-je vraiment envoyé ce message pour annuler notre sortie ? Ou avais-je rêvé ? « Je pensais t’avoir prévenu…» Réfléchir et parler en même temps était un véritable défi dans mon état. Passant mes mains sur mon visage puis dans mes cheveux, je posai mon regard à nouveau sur celui de Mattéo « Je suis désolée mais je ne peux pas sortir… » dis-je dans un effort, tout en me décalant légèrement pour m'adosser contre le mur de l'entrée de mon appartement. J'avais besoin de soutient, avec la douleur si intense et la fatigue impossible pour moi de marcher ou de rester debout trop longtemps.

Je venais d’ouvrir la porte d’entrée, me retrouvant ainsi nez à nez avec Mattéo. Surprise, j’eu un doute concernant le message que je lui avais envoyé tut à l’heure. L’avais-je vraiment envoyé ? Ne sachant plus trop, je m’étais excusé auprès du jeune homme lui disant que je ne pouvais pas sortir aujourd’hui. Mattéo me répondit qu’il savait et qu’il était là pour cela. Je n’eus pas le temps de répondre quoi que ce soit que je sentis les bras du jeune homme autour de moi et le sol se dérober sous mes jambes. J’étais à présent dans les bras de Mattéo, et étrangement cette sensation eu l’effet d’une véritable bouffée d’air frais.

Quelques secondes plus tard, j’étais à nouveau sur mon canapé. Et c’est là que Mattéo m’expliqua qu’il était là pour prendre soin de moi. « C’est très gentil mais tu n’es pas obligé… » Oui après tout, nous n’étions « qu’amis » même si je sais que si la situation avait été inversé, je serai sans doute moi aussi venu voir comment il allait et lui proposer mon aide. Cela me touchait, je ne pouvais pas le nier. Le jeune homme ajouta qu’il c’était souvenu d’un remède de sa mère contre les migraines. Il me demanda ensuite si j’avais mangé « Pas aujourd’hui, rien ne passe… » dis-je simplement. Oui la dernière fois que j’avais voulu manger c’était hier soir mais j’avais été malade dans la foulée. Comme à chaque fois que j’avais ce genre de crise migraineuse. Mattéo proposa de préparer quelque chose à manger, comme une soupe. « Oui pourquoi pas… » manger me ferait sans doute du bien malgré tout.

Mattéo sortit de son sac quelque chose. Il me tendit alors une bouillote. Cette dernière étant en forme de girafe. Je souris, touchée par le geste mais aussi amusée par la forme de la bouillote en question. « Merci beaucoup. Tu as bien choisi, je la trouve très mignonne cette girafe » Le jeune homme me tendit ensuite une petite fiole, un roll-on, d’huile essentielle, me conseillant de me masser les tempes avec. J’attrapai alors l’objet en question « Merci pour tout Matt" » dis-je en ouvrant la petite fiole. Effectivement on distinguait bien l’odeur de la menthe poivrée. Je ne me fis pas prier et massai alors mes tempes pendant quelques secondes chacune. Si ça pouvait ne serait-ce que soulager un petit peu la douleur, je prenais sans hésiter.

Mattéo caressa doucement mon front. A ce contact je fermai les yeux quelques secondes. Cette sensation était agréable. Cela faisait du bien de ressentir autre chose que de la douleur même le temps de quelques secondes. Mattéo me demanda si je ne voulais pas plutôt aller me reposer dans ma chambre, dans mon lit. Précisant que j’y serais plus à l’aise surtout si le jeune homme se mettait à cuisiner quelque chose. J’acquiesçai alors d’un léger signe de tête. Laissant ainsi Mattéo m’aimer à m’amener dans ma chambre. Elle aussi déjà plongée dans la pénombre. Une fois dans mon lit, je posai mon regard sur Mattéo « C’est vraiment très gentil de ta part d’être venu m’aider. Mais tu sais que tu n’es pas obligé de faire tout cela… En plus il y a sans aucun doute plus amusant à faire que de rester ici avec moi surtout avec l'état dans lequel je suis... » par tout cela je parlais bien évidemment de me faire à manger, de rester à alors qu’il pourrait très bien sortir de son côté. Pour s'amuser, profiter. En général même si nous étions tous les deux chez lui ou chez moi cela ne nous empêchait pas de nous amuser et de profiter. Mais il est clair qu'aujourd'hui ce ne serait pas du tout pareil.