Des retrouvailles - Mattéo

Ce soir j’avais rendez-vous avec Mattéo. Il m’avait envoyé un message la veille pour me prévenir qu’il était de retour en ville et me proposer de se voir. J’avais été très heureuse mais aussi soulagée d’avoir de ses nouvelles. Et c’est avec grand plaisir que j’avais accepté son invitation. Comment refuser de passer un moment avec le jeune homme !? Impossible. Avec Matéo j’avais trouvé une sorte d’équilibre. On s’entendait bien, nous avions des points communs, il me plaisait beaucoup. Et nous étions tous les deux d’accords sur le fait de passer du bon temps ensemble sans s’engager. J’avais mes raisons et il avait les siennes.

Il était aux alentours de seize heures quand je rentrai chez moi. Ayant encore du temps devant moi, j’en avais profité pour faire un brin de rangement chez moi. Pas que ce soit désordonnée non bien au contraire, mais ma maniaquerie m’obligeait à ranger et nettoyer constamment. Je pris ensuite le temps de prendre soin de moi, de me doucher, de me coiffer, de me maquiller. J’enfilai alors une robe noire légère à fines bretelles arrivant au-dessus du genou pour le diner de ce soir. Simple, sobre, mais élégant.  

Une fois prête, je quittai mon appartement pour me rendre sur le lieu du rendez-vous. Il était pile vingt heures quand je garai la voiture sur le parking. Et en sortant de mon véhicule, j’aperçu Mattéo arriver. Un léger sourire se dessina sur mon visage en le voyant. En le voyant certes, mais surtout en forme et sans égratignures. Je lui fis alors un léger signe de main avant de me diriger vers lui. Et une fois à sa hauteur c’est avec un radieux sourire que je vins le saluer « Bonsoir beau brun » Et sur ces mots je vins déposer un baiser au coin de ses lèvres. Oui nous étions plus qu'amis mais pas en couple. Alors pour le saluer je trouvai sur le moment que c'était un bon compromis. J'ajoutai alors en le regardant « Je suis heureuse de voir que tu vas bien » Car oui il me l'avait dit par message la veille mais le voir de ses propres yeux, c'était davantage rassurant.

A peine arrivé sur le lieu du rendez-vous, j’avais déjà aperçu Mattéo arriver également. Quel timing ! Je n’avais pas perdu une seconde pour le saluer une fois à sa hauteur. Et le jeune homme me répondit avec un peu d’humour. Comme à son habitude. C’est d’ailleurs quelque chose que j’appréciai beaucoup chez Mattéo. Alors quand Mattéo me dit qu’il ne pouvait pas succomber à mes charmes car il avait rendez-vous, je répondis moi aussi que le ton de la plaisanterie « Oh, comme c’est dommage... » Puis on vint alors échanger un baiser. Puis Mattéo vint me glisser à l’oreille que j’étais magnifique, il ajouta qu’il avait un cadeau. « Merci, tu es très élégant aussi tu sais » Oui la tenue qu’il portait lui allait très bien. Il était déjà très charismatique, et très charmant, il l’était encore davantage ce soir. « Un cadeau ? » dis-je intriguée. Puis en voyant le ballon qu’il me tendit je me mis à rire légèrement. Me demandant bien où il avait déniché cela. Mais j’eu bientôt ma réponse. Mattéo me dit alors que la personne lui ayant donné ce ballon lui avait dit que c’était amusant de s’attacher les cheveux avec. Il me demanda sans plus attendre si je voulais essayer. Toujours amusée par la situation, je fis mine de réfléchi une demi-seconde « Non, je vais m’abstenir. Mais merci pour ce présent... » dis-je toujours d’un ton amusé.  

Puis Mattéo proposa de rentrer dans l’établissement, en ajoutant qu’il mourrait de faim. Alors pour le taquiner je dis tout en marchant à ses côtés « J’ai l’impression que c’est souvent le cas... » une petite taquinerie, rien de plus. Et comme le proverbe le dit : qui aime bien, châtie bien. Puis le jeune homme ajouta qu’il était toujours en forme, et il me répéta de ne pas m’en faire pour lui. Je ne répondis rien à cela, mais difficile de ne pas penser que son métier peut être très dangereux. Puis il revint alors sur moi, me disant que moi aussi j’avais l’air en forme et qu’il était heureux de me voir, ajoutant qu’il c’était absenté longtemps. « Oui c’est vrai. Je commençais à trouver le temps long ! » dis-je en souriant. Plaisanterie ou vérité ? Peut-être un peu des deux qui sait. Mais une fois arrivé à l’intérieur pas le temps de rebondir là-dessus. Mattéo annonça qu’il avait réserver une table et on nous plaça à cette dernière rapidement.  Le jeune homme commanda alors pour commencer du champagne, puis il me dit alors qu’il fallait en profiter pour fête la fête. « Oui tu as bien raison, il faut en profiter » dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Y avait-il des sous entendu là-dedans ? peut-être bien. J'ajoutai alors  « Bon alors, dis moi tout. Tu es en ville pour combien de temps exactement ? » Oui cela m'intéressait de savoir bien évidemment.

Mattéo c’était mis sur son trente et un ce soir. C’est sûr que par rapport à son quotidien de militaire il avait sans doute fait plus que ce qu’il faisait quotidiennement. Et ce n’était pas pour me déplaire. Bien qu'habillé simplement je le trouvais tout de même très séduisant.  Et puis juste avant de rentrer dans le restaurant je lui avais lancé une petite taquinerie sur le fait qu’il avait souvent très faim. Et cela sembla l’amusé. Il continua alors à répondre sur le même ton en déclarant qu’il était un grand garçon qui avait beaucoup de besoin différent. Pas la peine d’en dire davantage, je ris légèrement comprenant parfaitement ce qu’il sous entendait. Je lui adressai alors un léger clin d’œil, signe que j’avais bien entendu ce qu’il avait dit.  

Nous étions à présent installés à la table que Mattéo avait réservée. Le serveur était déjà reparti, sans doute pour aller chercher le champagne que Mattéo avait commandé. Je m’étais laissé à une petite confidence quant au fait que je commençais à trouver le temps long sans lui. Était-ce sous l’effet de la joie de le revoir et en bonne santé ? Sans doute. Autre chose ? Peut-être. Quoi qu’il en soit Mattéo me répondit que lui aussi et que j’étais la femme la plus charmante qu’il avait croisé depuis des mois. Sauf si on comptait sa mère. Je souris amusé par sa remarque mais aussi quelque peu flattée. « Elle devait être folle de joie de te revoir » dis-je simplement.  

J’avais ensuite demandé au jeune homme pour combien de temps il était de retour en ville. Avait-il déjà une date précise ou absolument pas ? Le serveur revint avec les coupes de champagne et nous demanda si nous avions choisi. Mattéo lui fit simplement signe que non. Puis une fois que nous avions trinqué, le jeune homme répondit à ma question. A vrai dire il n’avait pas une réponse extrêmement précise à me donner. Lui espérait rester en ville pour plusieurs semaines déjà. Il m’annonça également qu’il allait recevoir une promotion et que cela allait sans doute jouer aussi. Puis il ajouta que si tout cela se faisait il devrait sans doute quitter Chicago pour un ou deux ans. Impossible de cacher ma surprise à cette annonce. Ce serait long. Trop long. Mettant sans doute un terme à notre “relation”. Mais après tout nous n’étions pas ensemble alors il n’y avait trop rien à dire là-dessus. « Un ou deux ans... Oui c’est sûr que ce n’est pas une nouvelle facile à annoncer à sa famille. En tout cas, félicitations pour cette promotion. Tu dois être contente et fier ...» Oui car pour en arriver là il devait amplement le mériter. Je pris alors une gorgée de champagne comme pour m’aider à avaler la nouvelle. Puis Mattéo revint sur moi. Me demandant quelques nouvelles et toujours avec une petite plaisanterie au bout. « Oui toujours infirmière. Pour ce qui est du neuf, il y en a peu. C’est un peu la routine en ce moment. Enfin si, j’ai commencé quelques recherches pour retrouver mon père. Je verrai bien ce que ça donne...» et quand Mattéo évoqua un pseudo blessure je rétorquai alors, un sourire en coin « Oh une blessure, vraiment !? Tu sais que tu n’es pas réellement obligé de te blesser pour que je sois d’accord avec ce genre de petit jeu... » dis-je amusée mais aussi très sincère. Et heureusement d’ailleurs. Incroyable. Cela devait faire à peine une quinzaine de minutes que nous nous étions retrouvés, et nous nous tournions déjà autour très clairement.  

Le serveur revint ensuite pour prendre notre commande. Mattéo semblait en effet avoir très faim. Me disant que tout lui donnait envie et me disant de me faire plaisir car ce soir c’était lui qui invitait. « C’est très gentil à toi, mais rien ne t’y oblige tu sais...» Oui j’étais toujours plus ou moins gênée lorsqu’on souhaite m’inviter. C’était ainsi. J’avais été élevé comme ça, ne jamais profiter, toujours mériter quelque chose. Je laissai alors Mattéo passer commande « Oui pourquoi pas on peut partager ces beignets. Pour la suite je vais prendre les conchiglionis aux légumes » Il s’agissait de grosses pates avec une farce de légumes à l’intérieur.  « Non merci, ce sera de l'eau pour moi. J'ai envie de garder les idées claires pour profiter de cette soirée » Et puis ayant enchainé de grosses journées au travail, et ayant travaillé le matin même je savais que trop d'alcool me ferait sans doute piquer du ne trop vite.

La conversation avait bien entendu et naturellement dévié sur son retour en ville. Et je ne pouvais qu’imaginer la joie de Mattéo quand cette dernière avait pu enfin revoir son fils. Et Mattéo me confirma alors ce que je venais de dire. Cela avait dû être une très belle scène, très émouvante quand tous les deux se sont retrouvés. J’acquiesçai d’un simple signe de tête quand Mattéo évoque le fait que tout cela le confortait dans l’idée de ne pas s’engager avec une femme. Puis je souris, un peu amusée quand Mattéo ajouta que sa mère avait pris soin de le scruter, de vérifier par elle-même qu’il allait bien. « J’aurai aimé être une petite sourie pour assister à cette scène » oui cela devait être touchant mais aussi amusant.  

J’avais été surprise par l’annonce de Mattéo concernant un potentiel futur départ. Le jeune homme me répondit que s'il me manquait trop je pourrai toujours venir le voir à Hawaï, précisant que cette destination serait des plus sympathiques pour des vacances. « C’est certain...» dis-je simplement. Oui qui ne reverait pas d’aller là-bas ? Puis je fis suite à ce que venais d’ajouter Mattéo « T’oublier rapidement ? Je ne sais pas... » dis-je en faisant mine de réfléchir. A vrai dire non, impossible même. Puis j’ajoutai alors « Je te remercie du compliment, mais tu sais bien que je ne souhaite pas non plus m’engager. » Nous en avions parlé très rapidement, avant d’établir nos règles. J’avais eu une expérience douloureuse, il ne savait rien d’autre. Mais c’était déjà assez selon moi. Et quand Mattéo m’avait demandé ce qu’il y avait de neuf pour moi. J’avais répondu qu’il y avait surtout de la routine. Excepté sur le fait que j’avais commencé des recherches sur mon père. Mattéo sembla un peu surpris de cette nouvelle. Et c’était assez compréhensible. Mais j’avais réellement besoin de savoir, de comprendre. Car cet abandon m’avait toujours rongé depuis enfant et ça continuait encore aujourd’hui. « Oui... J’ai longuement hésité mais j’ai vraiment besoin de savoir, de comprendre, d’avoir des explications » Puis le jeune homme me dit qu’il avait pas mal de contacts et qu’il pouvait éventuellement m’aider si je le souhaitais. « Oui ce serait avec plaisir que j’accepterai ton aide si ça ne te dérange pas bien entendu » Après tout, toute aide était la bienvenue car c’était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin.  

Puis les taquineries étaient à nouveau présentes entre nous. Je venais de dire au jeune homme qu’il n’était pas obligé de réellement se blesser pour que je sois d’accord de jouer à ce genre de petit jeu avec lui. Mattéo me répondit alors qu’il évitera la lame la prochaine fois afin que je passe plus de temps à jouer qu’à le soigner. Je fronçai légèrement les sourcils était-ce de l’humour ou bien alors un aveu ? Mais le jeune homme enchaine alors tout en commençant à picorer le pain qui se trouvait à table. Il me demanda si je voulais qu’on se voit un peu plus souvent étant donné qu’il allait être en ville pour plusieurs semaines. Bien entendu sans briser les règles établies. « Oui avec grand plaisir. Comme tu dis, il faut en profiter » Car on ne sait jamais de quoi sera fait le lendemain. J’étais ravie à cette idée, et cela devait sans doute se voir sur mon visage.

Puis le serveur revint alors avec l’entrée à partager. Je le remerciai d’un simple mot. Puis tout en commençant à déguster, je ne put m’empêcher de revenir sur ce qu’avait dit Mattéo un peu plus tôt. « Tu as parlé d’une lame tout à l’heure. Tu as été blessé là-bas ? » demandai-je curieuse mais surtout un peu soucieuse.

Je ne pouvais qu’imaginer cette scène de retrouvailles entre Mattéo et sa mère. Et Mattéo me confirma el fait que ces dernières avaient été riches en émotions. Mais il n’en voulait absolument pas à sa mère, il disait même la comprendre. Cette dernière ayant déjà vécu cela avec son mari. Et suite à cela Mattéo me confia que tant qu’il pourrait partir, il le ferait. Mattéo était un homme passionnée qu'i allait jusqu'au bout des choses. Pouvais-je lui en vouloir ? Non je n'en avait pas le droit.

Le serveur venait d’apporter l’entrée à partager et Mattéo se rua dessus. Bon il m’avait prévenu : il avait très faim. Je ris légèrement en le voyant commencer à manger et en s’exclamant haut et fort sur le fait que ces petits beignets étaient à son gout. « Ça a l’air oui.... » dis-je amusée en voyant le jeune homme ainsi. Je ne me fis pas prier et saisi alors un des beignets pour gouter à mon tour. « Je confirme, c’est délicieux » En même temps un plat italien, c’est forcément très bon. Bon d’accord, aux vues de mes origines, je n’étais pas très objective en disant cela mais bon. Puis nous avions à nouveau évoquer notre volonté de ne pas s’engager. Ou plutôt j’avais reprécisé cela pour moi. Mattéo confirma le fait que sur ce point-là nous nous étions bien trouvés. Et il avait raison. Le jeune homme continua en disant que un jour je changerai peut-être d’avis et que le jour où cela arriverait il s’effacerai sans rien me reprocher. Etrangement l’idée de le voir s’effacer me fit un léger pincement au cœur. Etrange oui car tout était clair entre nous. Je ne pouvais pas le retenir et inversement. Moi changer d’avis ? Et comment ? Comment oser prendre le risque de perdre un être cher à nouveau ? Et voilà un second pincement au cœur, pour une tout autre raison cette fois-ci. Je ne répondis pas aux paroles de Matteo, j’esquissai un léger sourire avant de prendre une gorgée de champagne. Et je plongeai alors mon regard dans le sien « Ne pensons pas à cela. Ce soir on célère des retrouvailles et non un départ » dis-je en lui adressant un léger sourire.  

J’avais ensuite évoqué mon envie de retrouver mon père à Mattéo. Cela pouvait surprendre c’est certain. Mais je venais de lui expliquer la raison ou plutôt les raisons. Cette absence m’avait toujours pesé depuis ma plus tendre enfance, je m’étais toujours sentie coupable de son départ. Alors oui je voulais savoir une bonne fois pour toute. Et de l’aide ne serait pas de refus. Car seule, ce genre de recherches pouvaient se montrer compliquée voire impossible à mener. Mattéo m’annonça alors qu’il demanderait à un ancien collègue qui c’était reconvertit dans le privé, et qu’il pourrait sans douter retrouver mon père. Le jeune homme me proposa alors de me donner ses coordonnées. « Merci beaucoup Matt”, j’apprécie ton aide. » Oui après tout il pourrait très bien ne pas se sentir concerné et me laisser me débrouiller seule dans ses recherches. Après tout rien ne l’obligeait à vouloir m’aider. Et pourtant il le faisait.  

Je n’avais pas pu m’empêcher de revenir sur un petit détail qu’avait évoqué Mattéo. Avait-il plaisanté en évoquant cette histoire de lame ou pas du tout ? Je voulais m’en assurer. J’observe alors Mattéo, attendant une réponse de sa part. Et le jeune homme finit m’avouer que oui, il avait été blessé. Je sentis alors mon cœur s’accélérer quelque peu. Mattéo me rassura de suite en précisant que ce n’était rien de grave. Apparemment lui et son groupe c’était trouvé en mauvaise posture à cause de mauvaises informations. « Matt... Tu m’avais pourtant dit que tu allais très bien... » Le jeune homme souleva alors légèrement sa chemise, je pus alors voir un bandage sur son torse. « Rien de grave... Mais cela aurait pu l’être davantage. » Oui quelques centimètres plus haut et cela aurait pu toucher un organe vital. « Oui bien sûr, si tu veux. Tu as eu combien de points de suture ? »   demandai-je à Mattéo. Curieuse et soucieuse de savoir exactement ce qu'il avait pu subir là-bas.

Je ne pouvais pas nier le fait que j’étais touchée que Mattéo veuille m’aider à retrouver la trace de mon père biologique. Après tout rien ne l’y obligeait. Alors j’avais souhaité de manière très sincère le jeune homme pour son geste. Même si pour lui cela semblait tout naturel de le faire.  Me faire plaisir et me rendre heureuse ? Oui c’était le cas. Je fus également surprise et touchée par les dernières paroles de Mattéo, car ce n’est pas réellement le genre de chose dont on se souciait habituellement dans le genre de relation qu’était la nôtre.  

Puis la conversation avait dévié sur son retour et plus particulièrement sur le fait que Mattéo avait apparemment été blessé. Je n’avais pas pu cacher ma surprise et ma crainte. Mattéo m’avait dit que tout allait bien et pourtant il avait été blessé au torse. Mais pour Mattéo tout allait bien, il allait bien. Comme à son habitude il dédramatisait la situation surtout quand cela le touchait personnellement. Impossible de ne pas sourire en l’entendant dire que malgré sa blessure il était toujours aussi beau et sexy. Sur ce coup-là il avait raison. J’observai alors Mattéo s’avancer légèrement sur sa chaise afin de se rapprocher de moi. Mes yeux ne quittaient plus les siens. Mattéo me répété de ne pas m’en faire, précisant que la lame avait fait des dégâts certes mais rien de grave. Il finit par évoquer les risques du métier. Oui je le savais, Mattéo m’avait prévenu, d’où cette volonté de sa part de ne pas s’engager. « Oui je sais qu’il y a des risques...» dis-je simplement. Mais impossible au final de ne pas m’inquiéter. Mais cela je le gardai pour moi. « Heureusement que tu fais attention monsieur Henderson, sinon gare à toi....» dis-je d’un air faussement menaçant. Et pour plaisanter un peu malgré tout cela. J’avais bien entendu accepté de lui retirer ses points de suture si la plaie était bien cicatrisée, et j’en avais profité pour lui en demander davantage sur cette fameuse blessure et sur les soins qu’il avait reçu. Mattéo ne pouvait pas répondre très précisément, m’avouant à moitié qu’il n’avait pas été en état de suivre ce qui avait suivis sa blessure lors de sa prise en charge. Et comme à son habitude, Mattéo adoucissait les nouvelles avec quelques plaisanteries ou des compliments comme il venait de le faire à l’instant. « Belle et douce ? Tu vas finir par me faire rougir...» dis-je pour plaisanter un peu. Puis je répondis de façon un peu plus sérieuse quant à se blessure « Je verrai cela le moment venu. » dis-je tout simplement. Je ne voulais pas trop m’éterniser, bien que soucieuse par ce qu’il avait pu subir, pour ne pas lui rappeler de mauvais souvenirs. « Et je te promets que je serai la plus douce possible » dis-je en lui lançant un tendre regard avec un léger sourire en coin.

Je pris un second beignet de mozzarella. C’est vrai que c’était un véritable délice. Ce restaurant était nouveau mais très prometteur. Sentant le regard de Mattéo sur moi, mon regard vint alors plonger dans le sien. Difficile de ne pas s’y perdre d’ailleurs. Puis le jeune homme vint me demander si je serais d’accord d’aller au cinéma avec lui un soir prochain. En ajoutant qu’il avait loupé beaucoup de films et que cela faisait une éternité qu’il n’avait pas mis les pieds dans un cinéma. « Au cinéma ? Oui pourquoi pas, ce sera avec plaisir même. Tu n'auras qu'à m'appeler ou m'envoyer un message quand tu souhaiteras y aller. Si je suis disponible c'est avec plaisir que je me joindrai à toi» déjà car j’adorais le cinéma, et puis accompagné de Mattéo je ne pouvais qu’apprécier.  

Le serveur ne tarda pas trop à revenir avec les plats commandés cette fois-ci. Comme tout à l'heure je le remerciai avant qu'il ne reparte. Les plats avaient l'air tout aussi délicieux que l'entrée. « Bon appétit » dis-je à l'attention de Mattéo. Et tout en me saisissant de ma fourchette je demandai au jeune homme « Et dis moi, comment comptes tu occuper ton temps libre pour les semaines à venir ? » Une simple question de curiosité. Avait-il prévu quelque chose en particulier ou comptait-il voir au jour le jour.

Mattéo avait le don pour toujours placer quelques compliments par-ci par-là. C’était quelque chose qui était assez appréciable. Après tout quelle femme n’aime pas, au fond d’elle, être flattée ? Surtout par un homme tel que Mattéo.  

J’avais ensuite demandé au jeune homme comment il comptait occuper son temps libre pour les quelques semaines à venir. Mattéo me répondit qu’il n’avait pas de programme bien défini. Mais qu’il comptait passer du temps avec des amis et sa famille. Et qu’il comptait également passer du temps avec moi si je n’avais rien de mieux à faire. J’esquissai un léger sourire « Comme je te l’ai dit tout à l’heure, ce sera avec plaisir que je passerai du temps avec toi » dis-je avant de prendre une gorgée de mon verre de champagne qui n’était pas encore terminé. D’ailleurs en évoquant le fait de passer du temps ensemble, j’avais accepté d’aller au cinéma avec lui un de ces soirs. Mattéo ajouta alors que je devais lui dire ce que je voulais aller voir, précisant qu’il n’était pas difficile. Les files de guerre étant à éviter bien entendu. Cela me paraissait logique, et cela ne me serait pas venu à l’esprit de lui proposer ce genre de film. J’osais à peine imaginer ce qu’il pouvait voir et vivre lorsqu’il était si loin de Chicago. Il est vrai que Mattéo n’avait pas de réelles contraintes pendant les semaines à venir, il serait donc plus facile que ce soit moi qui le prévienne quand je serai disponible « Dès que j’ai une autre soirée de libre je te préviendrai alors, ce sera plus simple ainsi » Et puis étant donné que la proposition de se faire un cinéma était venue de Mattéo je n’aurai aucune hésitation à lui envoyer un petit message ou à l’appeler pour lui dire que j’étais disponible.  Mattéo ajouta ensuite que si j’avais envie de faire quelque chose en particulier il ne fallait pas que j’hésite. Je fus un peu surprise au fond de moi. N’était-ce pas un peu outrepasser nos règles ? Peut-être, mais à vrai dire j’aimais tellement passer du temps avec le jeune homme que je n’aurai sans doute pas la volonté de refuser de le voir davantage.  « Promis, je n’hésiterai pas » dis-je en lui lançant un léger sourire accompagné d’un petit clin d’œil.  

Le repas avait continué, toujours dans cette ambiance des plus agréables. Tout avait été délicieux. Je m’étais régalé.   « Cette sortie ici était une très bonne idée. Tout était délicieux. Et ta compagnie est toujours aussi agréable » dis-je pour le taquiner un peu, même si dans le fond je pensais vraiment ce que je venais de dire.

Je ne sais pas réellement si c’est le fait que Mattéo s’était absenté plus longtemps que d’habitude ou si c’était simplement l’envie de passer du temps avec lui, mais j’avais accepté d’aller au cinéma avec lui, de se voir un peu plus étant donné que le jeune homme serait en ville pour plusieurs semaines.  

Le repas touchait presque à sa fin, et j’avais tout naturellement remercié Mattéo pour ce diner. Venir ici était une excellente idée. Et j’avais précisé, tout en le taquinant un peu, que sa compagnie était toujours aussi agréable. Ce qui était tout à fait vrai d’ailleurs. Et c’est sur la même lancée que Mattéo me retourna le compliment, ce qui me fit sourire instinctivement. Puis Mattéo me demanda si je voulais un dessert. Était-ce vraiment raisonnable ? Le plat avait été bien copieux. Ou alors peut-être quelque chose de frais pour terminer le repas ? « Humm... Je ne sais pas si ce serait raisonnable, mais je peux toujours jeter un œil à la carte des desserts. Je changerai peut-être d’avis » Puis Mattéo me demanda si je voulais venir chez lui prendre un dernier café. Oui si je préférai rentrer chez moi. J’esquissai un léger sourire face à sa demande. Car on savait bien tous les deux qu’une fois là-bas nous ne ferions pas que boire un simple café. Et avant que je réponde, le jaune homme ajouta que j’avais le temps d’y penser, avant d’enchainer sur le fait qu’il allait prendre une glace pour le dessert. Toujours un léger sourire aux lèvres, je plonge mon regard dans celui de Mattéo. Bien sûr que j’avais envie de venir prendre ce dernier café chez lui. Pour être honnête j’en mourrai d’envie. J’allai d’ailleurs répondre à son invitation mais mon regard se porta finalement sur la main du jeune homme qui venait de prendre la mienne, en caressant légèrement cette dernière. Cette sensation était des plus agréables. C’était tendre, c’était doux. Mon regard vint alors croiser celui de Mattéo qui me dit que si j’acceptais ce café chez lui, il me laissera jouer au docteur. « Tu sais, tu n’as pas besoin d’essayer de me convaincre. Je suis d’accord pour venir chez toi prendre ce dernier café » Mes paroles se voulaient rassurantes. Après tout, entre nous tout était clair. Et nous savions tous les deux avant même devenir ici comment allait se terminer la soirée. J’approchai alors légèrement mon visage de celui de Mattéo et ajoutai « J’en ai même très envie... de ce café »  dis-je en souriant amusée par la fin de ma phrase. Car bien évidemment je ne parlais pas réellement du café. Le serveur approcha de notre table, et la main de Mattéo quitta la mienne. Le serveur nous demanda alors si la soirée se passait bien. Et Mattéo répondit de manière positive avant de lui demander la carte des desserts. Je laissai le serveur rapporter les assiettes ainsi que les couverts.  

Observant Mattéo, je vis que ce dernier semblait un peu agacé en prenant son téléphone en main. Et le temps d’une demi-seconde j’eu peur que ce soit à cause du travail. Mais finalement il s’agissait de sa mère. Cette dernière semblait lui envoyer beaucoup de messages. Trop au gout de Mattéo. « Ne t’en fait pas. Je comprends, elle doit être encore sur un petit nuage de t’avoir retrouvé » Comment en vouloir à une mère qui retrouve son fils sain et sauf ? J’eu malgré moi un léger pincement au cœur, une micro absence en entendant Mattéo parler de mariage. Mariage...Impossible de ne pas penser à Emmett. Mais pas ici, pas maintenant. Je ne devais pas, je ne devais plus. Fort heureusement le server arriva pour prendre la commande des desserts, me sortant de mes sombres pensées « Vous avez choisi madame ? » Je levais alors mes yeux vers le serveur, et repris mes esprits rapidement « Oui... Je... je vais prendre la coupe de fruits frais. Merci » dis-je en redonnant la carte au serveur. Je laissai alors Mattéo commander sa glace.  

Une fois le serveur partit, je pris une gorgée d'eau fraiche et dis à Mattéo « Si tu veux lui répondre, ne te gêne pas pour moi. Ca ne me dérange absolument pas » oui après tout inutile que madame Henderson s'inquiète davantage pour son fils.

Le moment du dessert était arrivé. Et apparemment la mère de Mattéo n’avait pas pu s’empêcher de lui envoyer des messages pour avoir et donner des nouvelles. J’avais rassuré Mattéo sur le fait que je comprenais la situation et que s'il voulait y répondre cela ne me dérangerait pas. Mais le jeune homme ne voyait pas la chose de la même manière que moi puis qu’il me répondît qu’il ne comptait pas lui répondre. Une fois le repas terminé, Mattéo proposa de quitter l’établissement « Oui allons y  » Mattéo s’éclipsa quelques minutes afin d’aller régler l’addition.  

Une fois l’addition payée, nos affaires récupérées, et mon ballon bien évidemment, nous quittions l’établissement. C’est donc au bras du jeune homme que je sortis du restaurant. Et une fois dehors, je vins déposer un furtif baiser sur les lèvres du jeune homme « Merci pour l'invitation » une manière de le remercier pour ce délicieux diner en sa compagnie.

Mattéo me demanda ensuite si j’étais venue en voiture et si ma voiture était garée en lieu sûr. Je répondis alors « Oui je suis venue en voiture, elle est garée sur le parking du restaurant, je pense qu’elle ne risquera rien. » Et puis aller jusqu’à l’appartement de Mattéo à pied était une bonne idée. Marcher un peu en cette douce soirée ce serait très agréable je pense. Et quand le jeune homme ajouta que si je décidais de laisser ma voiture ici, il m’accompagnerait je répondis un sourire aux lèvres « Quel gentleman, j’en ai de la chance » taquinerie ou vérité ? Un peu des deux. Puis Mattéo s’éloigna de moi. Je l’observai alors s’approcher d’un homme qui faisait la manche à quelques mètres de nous. Mattéo vint alors déposer un billet aux pieds de l’homme en question. Quel beau geste. Cela me confortait sur l’image que j’avais de Mattéo depuis que je le connaissais. C’était un homme bien, avec de belles valeurs. Ne quittant pas Mattéo des yeux je lui adressai un sourire quand il revint vers moi. Et une fois à ma hauteur, Mattéo me dit que j’étais adorable avec le ballon dans la main. Je ris légèrement amusée par sa remarque et par le fait qu’il insistait pour m’attacher ledit ballon dans les cheveux « Oh oui, je suis sûre à cent pour cent. On va se contenter de la croire sur paroles sans tenter l’expérience... » dis-je en souriant et en accrochant mon bras au sien tout en prenant la direction de son appartement.   

La balade jusqu’à son immeuble de déroula sans encombre. La nuit était belle et douce. Et lorsque nous arrivions à l’appartement de Mattéo je dis au jeune homme « Ça doit faire un bien fou de retrouver le confort de son chez soi après plusieurs mois... » Oui car je me doutais bien que le confort sur le camp militaire était précaire.  

En sortant du restaurant j’avais remercié Mattéo pour son invitation tout en lui offrant un furtif baiser. Puis Mattéo vint passer son bras sur mes épaules et  me dit qu’il n’était pas nécessaire que je le remercie, car l’invitation c’était pour me faire plaisir mais aussi pour lui faire plaisir. Rien d’étonnant. Je commençais à bien connaitre Mattéo et depuis le début j’avais compris que c’était un homme généreux. Et la preuve encore ce soir avec le geste qu’il avait eu envers cet homme sans abri.

C’est donc ensemble, et à pieds, que nous prenions que le chemin pour se rendre chez lui. Et une fois quasiment arrivée chez lui j’avais fait remarqué combien il devait être plaisant de retrouver son chez soi, ainsi qu’n certain confort. Et Mattéo me confirma totu cela en me disant qu’il était en effet plaisant de retrouver un bon lit, du café digne de ce nom et des douches chaudes. Sans oublier le fait de pouvoir passer des nuits complètes, de ne plus être armé et de ne plus faire attention là où il mettait les pieds. Pas la peine d’en demander davantage j’vais très bien compris. Et je n’osais à peine imaginer ce qu’il pouvait endurer là-bas, ce à quoi la vie là-bas pouvait ressembler. Perdu dans mes songes, je finis par me rendre compte qu’un léger silence c’était installé. Mattéo semblait aussi ailleurs, la tête légèrement tourné. Et alors que j’allai lui demander si tout allait bien, le jeune homme finit par reprendre la parole pour me dire que ce qui lui manquait le plus c’était l’alcool, tout en m’expliquant pourquoi. Un sourire se dessina sur mon visage. Et encore une plaisanterie de sa part. Etait-ce vrai o alors une plaisanterie pour changer de sujet ? Quoi qu’il en soit je décidai de plaisanter un peu moi aussi, pour changer de sujet, ne voulant pas le faire repenser à ce qu’il se passait là-bas. «  L’alcool, vraiment !? Je suis un peu déçue… moi qui pensais que tu allais dire que ce qui te manquait le plus  c’était moi…» Bien sûr je plaisantais, cela se voyait sur mon sourire et mon regard enjoué après ma remarque.

Une fois arrivés devant l’immeuble, Mattéo saisit le code pour pouvoir pénétrer à l’intérieur. Je le suivis alors jusqu’à la porte qui menait  à son appartement. J’entrai à l’intérieur de ce dernier quand Mattéo m’invita à le faire. Et le jeune homme me dit alors de faire comme chez moi avant de me demander si je voulais boire quelque chose. Je déposai alors mon sac à main à l’entrée, retirai mes chaussures afin de ne pas salir ou abimer le sol. Comme à mon habitude, je faisais toujours ainsi, c’est comme ça que j’avais été élevée. . «  Un jus de fruits fera très bien l’affaire, merci » Et pendant que Mattéo avait le nez dans son frigo j’attachai alors le ballon à une des chaises qui se trouvait dans le salon.

Puis Mattéo me demanda si je voulais bien regarder ses points de suture maintenant, voir si l’on pouvait les retirer. . «  Oui bien sûr, viens me montrer ça » dis-je en lui faisant signe de s’approcher. Je m‘approchai alors du canapé, «  Viens t’allonger ici et retire ta chemise  » dis-je d’une voix douce. Même si j’appréhendais un peu de voir sa blessure. Pas que ce genre de chose m’effraie non, j’en avais l’habitude, mais quand ça touchait une personne que je connaissais c’était complètement différent.

Une chose choses que j’appréciais beaucoup avec Mattéo, c’était son humour. Il avait toujours un petit mot pour rire et j’adorais cela. Et puis au fil du temps c’était devenu une sorte de petit jeu entre nous que de se taquiner. Et à chaque fois, cela faisait un bien fou.

Une fois arrivés, Mattéo me proposa à boire. Ne voulant plus d’alcool pour le reste de la soirée j’avais opté pour un jus de fruits. Le jeune homme vint m’apporter le verre demandé tout en ajoutant que si je souhaitais un autre verre je ne devais pas hésiter. Je pris alors le verre et répondis à Mattéo « Merci beaucoup » Je pris alors une gorgée de jus de fruits et incita ensuite Mattéo à venir s’installer afin de me montrer sa cicatrice afin que je puisse regarder de plus près ces points de suture.

Bon, il n’y avait rien d’alarmant, bien que voir cette blessure sur Mattéo m’inquiétais encore un peu. Je repris alors dans la foulée « Je vais aller chercher ta trousse de premiers secours, les points peuvent être retirés, si tu attends encore cela risque de s’infecter » J'ajoutai alors pour plaisanter « Surtout reste là, ne prends pas tes jambes à ton cou... Promis, je serai très douce »  Mais Mattéo ne répondit pas. Je levai les yeux vers lui, son regard était comme perdu. Perdu dans ses songes. Mais à quoi pouvait-il penser ainsi ? Puis il revint à lui me demandant comment je trouvais la cicatrice. je répondis un peu perplexe « La cicatrice est assez belle et propre. Et le plus important c'est qu'il n'y a aucun signe d'infection » dis-je pour donner une réponse à Mattéo. Je me levai alors du canapé « Je vais chercher ta trousse de premiers secours » dis-je en me dirigeant vers la salle de bain. Bien sur, je connaissais les pièces de l'appartement de Mattéo. Une fois dans la salle de bain je ne mis pas bien longtemps à y trouver la fameuse trousse. Je m'en saisis et revins alors dans le salon. Je déposai la trousse sur la table basse et allai me laver les mains à la cuisine avant de retourner près de Mattéo.

Je sortis alors ce qu'il me fallait. Une paire de gants en latex, une petite paire de ciseaux chirurgicaux, des compresses et de quoi nettoyer. « Je vais commencer, il y en aura pour une dizaine de minutes. N'hésite pas à me dire si jamais tu as mal... » même si j'étais de nature douce et délicate, ôter des points de suture pouvait être douloureux pour certaine personne. Je jetai de temps en temps quelques regards à Mattéo et je finis par lui demander  « Tu es certain que tu vas bien ? Outre ta cicatrice bien entendu... » Par là je voulais dire, ou plutôt évoquer le coté phycologique, si tout allait bien depuis qu'il était de retour en ville.

J’étais un peu rassurée en voyant la cicatrice de Mattéo. Cela aurait pu être bien pire je les avais bien. Même si bien évidemment j’aurai préféré qu’il revienne intact. Alors quand Mattéo me demanda comment était sa cicatrice, je lui donnai mon point de vue. Mattéo me confirma qu’au front les médecins avaient l’habitude si on peut dire des situations d’urgences et qu’ils avaient donc fait du bon travail. Une chose est sure, il était temps de retirer les points. Alors j’étais allé à la salle de bain prendre le nécessaire et m’étais préparée. Avant de commencer, j’avais dis à Mattéo que si jamais il ressentait une douleur ou autre qu’il n’hésite pas à me le dire. Même si cette « opération » était simple, on ne savait jamais. Le jeune homme me rassura en me disant de ne pas m’en faire, qu’il était plus résistant que ce que je pensais. Puis il me demanda si il aurait le droit à un bonbon i il était gentil. Je souris amusée par sa remarque. Je lui jetai alors un regard malicieux « On verra…» dis-je simplement amusée par sa remarque.

Je venais de commencer à ôter les points, quand Mattéo me demanda si j’avais toujours voulu être infirmière. Si c’était un rêve de petite fille ou si cette envie était venue plus tard. « A vrai dire ça m’est venu assez tôt oui. Depuis toute petite j’aime prendre soin de tout le monde, et je pouvais passer des heures à soigner mes poupées dans ma chambre » dis-je en souriant légèrement en repensant à ce souvenir. Bon, des maux fictifs bien entendu, mais je m'amuser à soigner, panser et dorloter mes poupées.

J’étais donc en train de retirer les points de suture de Mattéo. Je prenais mon temps, je me montrais douce et délicate, comme je le faisais habituellement au travail. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter malgré tout pour Mattéo. Avec cette blessure certes mais aussi parce que j’avais remarqué qu’il était un peu ailleurs tout à l’heure. Alors je m’étais lancée, et je lui avais demandé s’il était certain qu’il allait bien. Tout en précisant que je ne parlais pas de sa cicatrice. Mattéo me confirma que oui, il allait bien. Mais il ajouta qu’il me parlerait de quelque chose mais pas ce soir, une autre fois. Donc je ne me trompais pas en pensant que tout n’allait pas à cent pour cent. Puis Mattéo ajouta que ce n’était rien, qu’il me le promettait. Ajoutant que c’était simplement la fatigue et sa blessure. Devais-je insister ? J’en avais envie oui, me faisais malgré tout du souci pour Mattéo mais était-ce vraiment bien pour lui de le forcer ? De parler du front alors qu’il était là en repos et en ville ? Non je ne pense pas. Je me fis donc violence « D’accord…Mais sache que si tu veux en parler, tu peux. Et peu importe le moment…» précisai-je alors. Mattéo vint alors caresser doucement ma joue avec sa main. A ce contact, des frissons vinrent parcourir mon corps tout entier. C’était doux, c’était agréable. Je m’arrêtai alors quelques secondes pour plonger mon regard dans celui de Mattéo. Puis quand le jeune homme repris la parole pour me dire que je n’avais pas menti, que j’étais vraiment douce, qu’il ne sentait presque rien. Je souris, flattée par ce compliment venant de sa part « Merci » dis-je dans un léger souffle.

Je repris alors ma concentration pour terminer ce que je faisais. Et quelques minutes plus tard j’avais terminé. « Et voilà, c’est terminé » dis-je en me relevant. Je retirai alors les gants pour aller les jeter et remis ensuite la trousse de premier secours en ordre. « Je pense qu’on a déjà dû te le dire, mais il t’es fortement conseillé de faire attention pendant quelques jours encore » Oui éviter de porter des charges trop lourdes, éviter le sport intense. Car la cicatrice était encore bien fraiche. Je vins alors me rasseoir près de Mattéo « Bon, tu as été très sage c'est vrai, malheureusement je n'ai pas de bonbon... » dis-je avec une moue faussement ennuyée, je continuai alors « Mais je peux peut-être t'offrir quelque chose d'autre... un baiser peut-être !? » dis-je en approchant mon visage du mien. Et sans attendre une quelconque réponse je vins déposer délicatement mes mains sur le visage de Mattéo et déposai mes lèvre sûr les siennes pour un doux baiser. Puis une seconde fois pour un baiser plus tendre cete fois-ci.

Je venais d’expliquer à Mattéo que oui, devenir infirmière, prendre soin des gens, m’était venue assez jeune. Je lui avais même raconté une anecdote de quand j’étais petite fille. Mattéo me répondit qu’il m’imaginait bien en train de bander, soigner mes poupées et mes ours en peluche. Il me dit qu’il était quasi certain que je jouais également à prendre le thé avec eux « Oui c’est vrai…» avouai-je amusée. Puis le jeune homme ajouta que je ne l’aurai pas aimé étant enfant car lui utilisait les poupées pour en faire une armée et qu’ils auraient certainement coupé leur cheveux. « Oui heureusement que tu n’as pas touché à mes poupées, à l’époque je ne t’aurai sans doute pas pardonné » dis-je en riant légèrement. « Faire de moi une infirmière militaire ? J'aurais aimé voir ça... » dis-je amusée rien qu'en imaginant la scène.

J’avais ensuite dit à Mattéo que s’il souhaitait parler, il pouvait le faire. Et cela peu importe le moment. Je ne voulais pas qu’il pense qu’il y ait de bon ou de mauvais moment pour me dire ce qu’il avait sur le cœur. Ce qui le rendait triste parfois. Dans la foulée, j’avais terminé de m’occuper de la cicatrice de Mattéo. Et lui avait annoncé, pour le taquiner bien entendu, que je n’avais pas de bonbon mais que je pouvais lui proposer un baiser à la place. Et ce compromis sembla le satisfaire. Je sentis une de ses mains se glisser dans mes cheveux tout en répondant à mon baiser. Une fois le baiser terminé, Mattéo me confia que si toutes les infirmières lui offraient une telle récompense quand il se comportait bien, il serait blessé tous les jours. « Pourquoi ça ne m’étonne pas … ? » dis-je amusée par sa remarque. Bien entendu c’était une question rhétorique. Une de ses mains glissa le long de mon dos et ses lèvres se déposèrent sur mon cou. Mon corps était parcouru des milliers de frissons par ses doux contacts. Mattéo me remercia d’avoir pris soin de lui « Je t’en prie, ce n'est pas grand chose …» dis-je simplement. Puis le jeune homme ajouta dans la foulée que je méritais une récompense. Me mordillant légèrement la lèvre, d’une part à cause des sensations que me procurait Mattéo par ses gestes doux, et d’autre part par ce qu’il venait de dire, je répondis tout en plongeant mon regard dans le sien « Ah oui ? Et quel genre de récompense ? » J’avais chuchoté ses quelques mots. J’étais là tout contre lui sur ce canapé, mes mains caressant tendrement sa nuque puis ses cheveux. Mes lèvres si proches des siennes…. Je fis en sorte de me déplacer légèrement, me plaçant ainsi à califourchon sur lui. Et vins déposer quelques baisers sur son torse « Si tu savais comme je suis heureuse d'être là avec toi ce soir... » chuchotai-je avant de venir capturer une nouvelle fois ces lèvres.