Time for a drink | Ft. Emilly

Invité

Une journée de plus à bosser à la clinique, et encore une fois, ils avaient refusé des gens. Les règles étaient strictes. A dix-huit heures, on ferme les portes, même s’il y a encore des patients. Ils reviendraient plus tard. C’était difficile de refuser des gens, mais il fallait bien se poser des limites autrement, ils ne dormiraient pas. Cameron n’avait passé que l’après midi ici, et c’était suffisant pour s’être fait crier dessus par plusieurs clients, insultés, et il avait même empêché un mec de voler des médicaments. Le problème de ce genre de clinique, c’est que tout le monde est à cran, les patients ne sont pas toujours facile à gérer, et ça donne des situations difficiles. A tel point qu’ils n’ont que peu de matériel, et les médicaments se font rares, et s’ils veulent des produits à risque, ils doivent les commander et ne reçoivent qu’une dose limitée pour éviter de se faire vandaliser. Bref, travailler ici n’était pas mince affaire. Ils venaient de faire sortir le dernier patient alors que des gens étaient encore dehors à négocier pour essayer de rentrer. Emily était là, il la regarde en soupirant.

“Pfiou, quelle journée!”

Il ne leur restait plus qu’à ranger, et tout mettre sous clé et ils seront prêts pour sortir. La pharmacie ressemble plus à une prison qu’à une vraie pharmacie. La sécurité ici est de prime, parce qu’ils ne restent pas ouvert h24. Il range les chaises, les tables de consultations et va retrouver Emily.

“T’as fini? tu veux qu’on aille se boire un verre pour relâcher la pression?”

C’est épuisant comme endroit, mais c’est aussi nécessaire, et c’est fort malheureux. Les journées ne sont pas simples, mais aujourd’hui n’était pas la pire. Il leur arrive souvent de devoir gérer des violences, comme des braquages par exemple. Forcément, quand on laisse des gens crever dans la rue, certains arrivent au bout du rouleau, et ça ne finit pas toujours très bien.

Time for a drink

Cameron & Emily

La journée avait été longue et très bien remplie. Je n’avais pas travaillé à l’hôpital aujourd’hui, mais je m’étais rendue pour la journée à une clinique où je faisais du bénévolat. Cela faisait presque un an que je m’étais engagée dans cette cause. Peu après la disparition d’Emmett à vrai dire. J’avais eu besoin de m’occuper l’esprit, de faire quelque chose pour ne pas ruminer et déprimer dans mon coin. C’est ainsi que j’avais décidé de m’engager en tant que bénévole dans une clinique de la ville. Et même si cela me faisait plaisir de venir en aide aux gens qui en ont besoin, ce n’était pas tous les jours très simple malheureusement. La clinique venait de fermer. J’étais en train de ranger quelques chaises et du matériel quand Cameron vint vers moi. Faisant comprendre que la journée avait été assez rude. J’esquissai un léger sourire, bien que fatiguée. « A qui le dis-tu… J'ai du appeler la sécurité deux fois pour deux patients qui commençaient à se montrer virulents pour obtenir de la morphine et on m’a invité à diner deux fois… » dis-je un peu amusée mais aussi lasse. Car oui des journées comme celle-ci ça épuise. Surtout quand certains patients viennent ici juste pour obtenir de la morphine. Malgré tout, certaines personnes tentent le tout pour le tout quand ils sont en manque, jusqu’au point de s’imaginer des « pseudo-maux » en espérant qu’on les soulage. Et d’autres patients osent tenter leur chance avec des médecins et infirmière travaillant ici. Et un refus n'est pas toujours très bien accepté. Il fallait faire face à beaucoup de situations diverses et compliquées à la clinique.

Puis Cameron revient vers moi en me demandant si j’avais terminé et en me proposant d’aller boire un verre pour relâcher la pression. « Oui j’ai enfin terminé. Oh oui excellente idée ! Ca fera le plus grand bien. » Autant pour le jeune homme je pense que pour moi, ça c'était même certain.