Complications ou simple imagination • Libre

|	Complications ou simple imagination ;

La journée ne s’est pas vraiment bien passée. Dans son métier, il suffit d’une petite contrariété pour que le calme et l’ordre de sa classe disparaissent d’un coup. Alors, quand la nouvelle arrivante a profité de l’heure de pause pour tout détruire dans la classe, les autres enfants s’en sont retrouvés perturber et il a fallu plusieurs heures avant que son assistant et elle arrive à retrouver le calme complet. Ce genre de moment est épuisant, ça vide un corps de toute son énergie, mais il faut quand même continuer à garder la face. Et heureusement, sa timidité lui permet de ne pas trop s’énerver, ni même de perdre pied, elle aurait bien trop peur d’avoir des regards sur elle ou des mauvais commentaires qui lui feraient perdre le peu de confiance qu’elle a pu acquérir jusqu’ici. Bien sûr, ce genre de choses ne reste pas sans conséquence. Et le directeur lui a demandé de venir dans son bureau en fin de journée pour avoir une petite discussion. Elle l’a donc fait, ne pouvant dire non de toute façon. Et comme elle pouvait s’y attendre, quelques reproches lui sont parvenues. Elle n’a pas su tenir sa classe correctement et les autres professeurs n’étaient pas rassurés. Elle s’est alors excusée, elle a dit que ça ne se reproduira plus, qu’elle sera plus vigilante la prochaine fois et qu’elle n’a pas mesuré de la meilleure des manières de quoi était capable la nouvelle élève, en même temps son dossier est pratiquement vide. Elle a écouté la suite du discours de l’homme sans rien dire, approuvant simplement de temps en temps. Et elle a été soulagée d’enfin pouvoir quitter ce bureau qui la rendait mal à l’aise. Elle a poussé un long soupir de soulagement puis elle a été reprendre ses affaires dans sa classe pour ensuite sortir de l’école le plus rapidement possible.

La nuit est déjà tombée, ce n’est en rien rassurant, pour une jeune femme qui est toujours chez elle bien avant ça habituellement. Sa voiture n’est pas proche de l’école, il n’y avait plus de place quand elle est arrivée, et elle a dû la laisser quelques rues plus loin. Ses doigts se crispent sur la lanière de son sac. Elle n’a tellement pas envie de traverser toutes ces rues seules. Mais elle n’a pas le choix, il n'y a plus personne ici. Le directeur ne l’a pas vraiment attendue, puis elle n’avait de toute façon pas envie de le supporter plus que nécessaire. Elle prend une longue inspiration avant de passer la grille puis de commencer à marcher. Elle marche d’un pas moyen, elle a envie d’aller plus vite mais elle n’a pas envie d’attirer l’œil. Son regard reste baissé en direction du trottoir, n’osant pas vraiment regarder autour d’elle. Pourtant, elle croise un groupe de jeune, elle peut entendre leurs rires, les voix. Son cœur s’emballe un petit peu, elle n’ose pas relever la tête, mais elle a l’impression désagréable d’être suivie. Peut-être que ça n’est qu’une impression ? Peut-être que ça n’est rien du tout finalement. Mais d’un naturel angoissée, elle a du mal à ne pas penser au pire. Alors au lieu d’aller vers sa voiture, comme elle aurait normalement dû le faire, elle tourne dans une ruelle. Son regard se lève enfin sur son environnement et elle cherche un endroit où elle pourrait se cacher. Elle se dépêche, et se met finalement dans un petit renfoncement de porte, elle essaie d’entendre ses jeunes, elle croise les doigts pour qu’ils passent leur chemin et qu’ils ne la voient pas. Elle croise les doigts pour que rien ne lui arrive.